DU PLOMB DANS L’AIR DE PARIS? ALERTE DU 27/04/2019

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Mise à jour du 09/05/19 – 23H30

On s’en doutait, 250 tonnes de plomb ne partent pas en fumée sans laisser de traces chez les riverains… Mais les dégâts semblent aujourd’hui limités. Retour sur le déroulé de l’alerte lancée officiellement le 27 avril 2019. Quoique les données citées et notamment la cartographie des prélèvements effectués ou le tracé de la zone de retombée du panache de fumées ne soient pas accessible à ce jour.

Il a fallut plus de 10 jours aux autorités sanitaires pour reconnaitre que les riverains de Notre Dame ont été exposés aux résidus de combustion…

Ci après le communiqué officiel de la préfecture de police de paris, co signé ARS et Préfet Région Ile de France:

Il est étonnant que les autorités conseillent simplement à chacun des riverains proches de Notre Dame, sans aucune indication de la zone concernée, de procéder au nettoyage à l’aide de lingettes… sans pour autant organiser une collecte des dits déchets, qui mélangés aux déchets ménager, risques forts de de retrouver dispersés dans l’environnement…

sur LCI: Retombées de plomb après l’incendie de Notre-Dame : les conseils des autorités pour éviter une intoxication

Sur www.robindesbois.org, retrouvez l’alerte du 19 avril 2019, dont la lettre aux autorités:

Communiqué Robin des Bois n° 1 – 19 avril 2019

Destinataires : Monsieur le ministre de la Culture, Monsieur le ministre de de la Transition écologique et solidaire, Madame la ministre du Travail, Madame la ministre des Solidarités et de la Santé, Monsieur le directeur de l’Agence Régionale de Santé Ile-de-France, Madame la directrice d’AirParif

Mesdames, Messieurs,

Veuillez trouver ci-dessous les inquiétudes, les interrogations et les propositions de l’association Robin des Bois après l’incendie de Notre-Dame de Paris.

1- Suite à la combustion de plusieurs centaines de tonnes de plomb et autres matières toxiques mises en œuvre dans sa flèche, sa toiture et des œuvres liturgiques dont des vitraux, nous vous prions chacun dans votre domaine et dans votre périmètre de compétence de mettre au point le plus vite possible, un protocole coordonné de suivi des poussières et particules de plomb et autres substances toxiques dans et autour de l’emprise de la cathédrale et sur la trajectoire proche et lointaine du panache jusque dans la baie de Seine. La couleur dominante beige/orange est spécifique de la volatilisation du plomb selon la bibliographie disponible et les témoignages de plusieurs chimistes nationaux et internationaux. Les documents historiques précisent que le plomb métal (allié à de l’argent, de l’antimoine et de l’arsenic en faibles proportions) n’est pas la seule source de composés de plomb issus de l’incendie. Le minium a aussi été utilisé dans certaines œuvres d’art liturgique comme pigment et en tant que peinture anti-corrosion notamment dans la flèche érigée par Viollet-le-Duc. Il est d’autre part fort probable qu’au cours du XVIIème, du XVIIIème, du XIXème et de la première moitié du XXème siècle, des peintures cérusées à base de blanc de plomb, pigment inorganique de synthèse obtenu à partir de l’oxydation du plomb, aient été utilisées dans les rénovations successives de l’intérieur de la cathédrale. Nous ne connaissons pas à ce jour la composition du vernis original qui a revêtu la charpente en chêne pour la protéger du pourrissement dû à la proximité immédiate des feuilles de plomb. Les connaissances des historiens devraient être requises à ce sujet.

2- Nous souhaitons que les déchets y compris les bois carbonisés et souillés soient tous considérés comme toxiques et manipulés, transportés, stockés ou éliminés dans les règles de l’art par des spécialistes équipés de tous les Equipements de Protection Individuelle obligatoires sur des chantiers d’une telle ampleur et d’une telle complexité.

3- Dès que les conditions de sécurité seront réunies, il nous paraît aussi primordial de procéder par les moyens les plus efficaces au retrait d’un maximum de poussières, suies et cendres déposées sur les parties aériennes de la cathédrale et à l’intérieur afin d’éviter la dispersion sur le long terme des substances toxiques sous l’action de la pluie, des infiltrations, du vent, des courants d’air, de l’humidité et de la condensation.

4- Des plombémies chez les pompiers et autres intervenants qui ont lutté contre l’incendie ou qui sont restés en renfort pendant tout le temps de l’intervention active et de la surveillance des lieux après l’extinction de l’incendie nous paraissent nécessaires à titre de précaution.

Dans l’attente de votre réponse sur ces 4 points et en étant évidemment disponibles pour des échanges complémentaires, nous vous prions d’accepter nos salutations respectueuses.

Communiqué de l’association des familles victimes de saturnisme (AFVS) le 26/04/2018. www.afvs.net

L’incendie de Notre Dame a provoqué le rejet d’une quantité très importante de particules, liées à la combustion de la charpente en bois et du plomb présent sur la toiture et dans la flèche de la cathédrale qui contenait, à elle seule, 250 tonnes de plomb, soit un total de plomb estimé à 700 tonnes.

Suite à cet incendie, l’Association des familles victimes du saturnisme (AFVS) tient à alerter sur les risques d’intoxication par le plomb qui peut pénétrer dans l’organisme par inhalation ou ingestion (poussières, fumées) et avoir des conséquences particulièrement néfastes sur la santé.

Selon Airparif « Les niveaux de plomb dans l’air ambiant parisien sont depuis longtemps en limite de détection des appareils compte tenu notamment de la suppression de l’essence plombée. Mais bien que cela ne soit plus obligatoire, ce polluant est toujours mesuré en continu par Airparif, néanmoins les résultats des analyses en laboratoire ne pourront être connus au mieux que dans quelques jours. ».

L’AFVS s’inquiète et restera attentive aux analyses qui seront rendues publiques dans les jours à venir.

Elle attend des pouvoirs publics qu’ils appliquent toutes les mesures nécessaires à la protection des populations.

COMMUNIQUÉ N°2 ROBIN DES BOIS – NOTRE DAME DE PLOMB

29 avril 2019, Communiqué n°2

La chape de plomb qui s’était abattue sur la cathédrale en ruine s’est fissurée samedi 27 avril 2019* après la diffusion d’un communiqué co-signé par l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France, le préfet de police de Paris et la préfecture d’Ile-de-France. Les trois signataires confirment des pollutions au plomb attribuées à l’incendie de Notre-Dame de Paris.

Par nécessité, ces pollutions sont qualifiées de « très localisées ». Les experts du Laboratoire Central de la Préfecture de Paris n’ont certes pas eu le temps, les moyens ou les ressources humaines suffisantes pour faire des contrôles dans tous les appartements, commerces, jardins publics et privés, touchés dans un premier temps par les retombées du panache toxique dans l’ouest parisien, notamment les 1er, 6ème et 7ème arrondissements, et contaminés dans un deuxième temps par les envols de poussières, cendres, suies tourbillonnantes dispersées autour du bâtiment historique incendié.

Il reste que ce communiqué ouvre la voie à un protocole de suivi et à l’extension des prélèvements ainsi qu’à un dispositif dédié à la sécurité sanitaire de tous les salariés ayant à intervenir sur le site. Plusieurs autres corporations sont concernées comme les agents de propreté de la ville de Paris qui jusqu’alors continuent à balayer sans précaution particulière la voierie autour du site incendié.
Du point de vue de Robin des Bois, il apparaît par ailleurs nécessaire de contrôler les teneurs en plomb des sédiments et des poissons de la Seine.

Le communiqué des services de l’État fait suite à l’alerte de Robin des Bois lancée dès le 19 avril, relancée et consolidée le 23 avril par des courriers envoyés aux ministres de la Culture, de la Transition écologique et solidaire, du Travail, de la Santé, à l’Agence Régionale de Santé Ile-de-France et à AirParif.

Robin des Bois estime que jusqu’alors, la culture du risque sanitaire et environnemental au cœur d’une ville de plusieurs millions d’habitants, de travailleurs et de touristes avait été oubliée et mise de côté.

Robin des Bois est sollicité depuis hier par des riverains de la cathédrale. L’ONG répond avec plusieurs recommandations de bon sens qui n’ont pas vocation à se substituer aux pouvoirs publics et à la mairie de Paris. Il est indispensable qu’après ce premier communiqué officiel, une plateforme d’information et un guide pratique soient accessibles dans les meilleurs délais pour répondre aux sollicitations et aux inquiétudes des publics concernés. Un numéro d’urgence coordonné par la mairie de Paris et l’ARS s’impose.

Le projet de loi pour la restauration et la conservation de la cathédrale Notre-Dame de Paris et en particulier son article 9 autorisant « des dérogations ou des adaptations s’appliquant à la protection de l’environnement et à l’évacuation et au traitement des déchets » est une incitation à la mise en danger collective d’autrui. Robin des Bois appelle tous les députés et sénateurs à s’opposer en priorité à l’article 9 de cette loi d’exception.

*Curieusement, le communiqué est daté d’aujourd’hui, lundi 29 avril.

COMMUNIQUÉ D’AIRPARIF DU 06/05/2019

Le lundi 06 mai 2019

Les résultats des analyses de plomb dans l’air effectuées par Airparif à partir de la station située dans le 18èmearrondissement ne mettent pas en évidence d’augmentation des niveaux de ce polluant dans la qualité de l’air générale de Paris au moment de l’incendie de la cathédrale Notre Dame, ni les jours suivants. Ces mesures ne permettent toutefois pas d’exclure un impact local à proximité de l’incendie et sous le panache de fumée. 

Le plomb est historiquement un polluant lié au trafic. Avec la suppression de l’essence plombée, les niveaux en Île-de-France sont désormais proche de zéro. Trois stations sont maintenues par Airparif pour le suivi historique de ce polluant, dont une à Paris dans le 18ème arrondissement. D’autres mesures de métaux lourds y sont également effectuées : nickel, arsenic, cadmium, qui ne mettent pas non plus en évidence d’augmentation pendant la période de l’incendie.    

Tableau de résultats

Néanmoins, compte-tenu de la direction du vent et des bonnes conditions dispersives observées ce jour-là, le site de Paris 18ème n’était pas placé sous le panache de l’incendie. Ces mesures renseignent donc sur les variations générales des niveaux de plomb respirées par les parisiens mais elles ne traduisent toutefois pas l’intensité de la pollution pour les riverains, au plus près du sinistre et sous le panache de l’incendie. Dans ces zones, des  mesures dans l’air et dans les poussières déposées sont effectuées spécifiquement par le Laboratoire Central de la Préfecture de Police.

Lors du chantier de reconstruction, une vigilance devra être observée par rapport à la remise en suspension de résidus de plomb, et autres particules générée par l’incendie, avec une surveillance de la qualité de l’air. 

AIRPARIF: https://www.airparif.asso.fr/actualite/detail/id/264

COMMUNIQUÉ N° 2 PRÉFECTURE DE PARIS – 9 MAI 2019

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