Eric DOUBLET, qui êtes vous?
Né le 5 septembre 1958, à Auzécourt, un petit village d’une centaine d’habitants situé en Meuse puis déménagement quelques mois après à Revigny sur Ornain, bourgade meusienne, ou j’y ai passé ma scolarité primaire.
Apres la classe de 6-ème, mes difficultés scolaires me conduisent vers un apprentissage professionnel au collège d’enseignement technique de Bar-le-Duc, où j’y apprends le métier de chaudronnier/soudeur.
Vers 17 ans, je me prends de passion pour la photo amateur, que je pratique au sein de différents clubs. L’apprentissage fut long, parsemé d’échecs, car en 1975, il n’y avait bien sûr pas internet, YouTube et autres pour se perfectionner.
Après avoir travaillé quelques années dans la chaudronnerie, une amourette m’emmena à Paris en 1981. Ce fut pour moi l’occasion de rencontrer des photographes professionnels, de solliciter leur bienveillance, de commencer les démarches pour travailler dans le domaine de la photo.
En 1982, je m’inscris à des cours du soir pour passer un CAP de photographe à la SFP (Société Française de Photographie). J’obtiens celui-ci au printemps 1983. Je passe ensuite un concours pour rentrer comme photographe à la bibliothèque d’histoire contemporaine située sur le campus de Paris 10 Nanterre, que j’obtiens avec succès.
En 1986, je décide de me perfectionner et m’inscris à un BTS photo à l’École Nationale Louis Lumière. Cette formation durera 3 ans. 3 années pendant lesquelles nous avions cours chaque soir ainsi que les samedis après le temps de travail journalier. Cette implication se soldera par une réussite et une très grande fierté d’obtenir ce diplôme dans cette école prestigieuse.
En 1990, je suis recruté chez L’Oréal comme photographe dans un service de biophysique dont l’objectif était de mettre au point des techniques de visualisation d’effets des produits cosmétiques.
Après environ 30 ans de carrière dans ce groupe, mon départ à la retraite m’a donné l’envie de découvrir le travail des artisans d’art, la passion de les photographier afin de partager leur savoir-faire.
Votre domaine de prédilection: l’artisanat d’art…
En 4 ans de réalisation de reportages photos chez des artisans d’art, j’ai rencontré plus d’une quarantaine de métiers différents.
Chacun d’eux a une parfaite maîtrise de son savoir-faire, ce qui leur a permis parfois de conquérir les titres ou distinctions de ‘Maître d’art’, ‘EPV’ (Entreprise du Patrimoine Vivant), ‘MOF’ (Meilleur Ouvrier de France) et autres.
A chacune de ces rencontres photographiques, j’ai découvert des hommes et femmes passionnés par leurs activités, ayant toujours un souci d’une extrême rigueur pour leurs créations.
Conscient de la rareté de leur savoir-faire, de leur éventuelle disparition, ces artisans sont toujours soucieux de les transmettre afin de les perpétuer.
J’ai essuyé quelques refus, lors de mes sollicitations, souvent dus au leur manque de temps, à des travaux réalisés avec des clauses de confidentialité pour de grandes marques, etc.
Certains de vos sujets touchent plus au « cadre bâti ».
Beaucoup de ces artisans d’art, interviennent dans la restauration. Le but de ces sollicitations est de faire des restitutions ou des créations au plus proche de l’original, tout en conservant les techniques anciennes afin qu’elles s’associent dans des lieux historiques.
Parfois, il leur est demandé de faire des façonnages pour des lieux nouveaux afin de créer des mélanges de styles.
J’ai donc pu photographier lors de ces diverses rencontres un ébéniste, un ferronnier d’art, un maître verrier, un staffeur, un mouleur statuaire, un céramiste, un bronzier, un orfèvre liturgique, etc.
Lors de vos reportages, avez-vous noté des moments, des gestes, des interventions qui pourraient relever de la santé environnementale ?
Dans bon nombre de cas, ces artisans d’art travaillent seuls, mais sont toujours respectueux des règles d’hygiène et autres, aussi bien pour leur santé que pour celles des personnes à qui il pourrait leur être demandé de transmettre leurs gestes.
Concernant certaines entreprises qui utilisent des machines plutôt anciennes, leurs dirigeants font tout pour les mettre aux normes afin d’éviter tout accident de travail.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux générations futures au travers de vos publications sur LINKEDIN ?
Mes communications sur LINKEDIN et sur les autres réseaux sociaux ont pour but de faire découvrir les savoir-faire de nos artisans d’art qui contribuent à notre patrimoine vivant.
Le constat est qu’il y a encore un artisanat de très haute qualité en France et que tout n’est pas issu de fabrication industrielle ou de pays à bas coût.
Ces photos appréciées du public suscitent un émerveillement, qui lui fait prendre conscience du temps et du savoir-faire nécessaire pour les créations de ces œuvres.
Mon objectif serait aussi de faire découvrir en les valorisant ces métiers manuels auprès des adolescents afin de leur faire entrevoir la beauté de ces métiers créateurs d’emplois.